«
Il n’y a désormais plus aucune culpabilité à tuer un être humain, la seule
culpabilité est de ne pas appartenir à la société, mais dans cette société
l’humiliation d’autrui n’est pas un péché… Un nouveau type humain prend
naissance, la tâche de l’élite intellectuelle est de se protéger de cet enfer !
Combien de temps tiendra-t-elle encore ? »
Auteur
anonyme
Voici
le texte d’introduction au blog qui lui était consacré, à lui et ses voyages
plus précisément, et qui avait été modifié par mon géniteur juste avant qu’il
ne le supprime. Avait-il quelque chose à se reprocher ? Craignait-il une
mauvaise publicité ? Bref, peu importe au fond :
«
On peut être quelqu’un de bien, et (de ce fait), ne pas avoir de désir de
revanche…
Dans
un site qui porte mon nom, je suis harcelé.
J’espère
que ceux qui liront ces propos sauront faire la part des choses… Voilà ce que
j’ai à dire:
Quand
on a été habitué aux mensonges, aux petits mensonges systématiques, comme il
l’a été, auprès des parents, puis des grands parents, pour en tirer des petits
bénéfices secondaires, une petite faveur, un petit billet, un regard apitoyé,
la victimisation devient une seconde nature… Mon amie Elsa Cayat en parlait
très bien, de cette addiction, qui n’offre aucune perspective, avant qu’elle ne
soit assassinée, avec ses camarades …
Pour
garder son statut de victime, « il » va faire beaucoup de mal … Et pour y
parvenir, « il » va passer de petits mensonges à de gros mensonges, et même de
très gros mensonges … Internet, c’est génial, pour un esprit faible, c’est le
sentiment de s’adresser du haut d’une tribune à toute l’humanité … Tous les
pauvres types vaguement cinglés peuvent y avoir recours sans retenue, sans
aucun sens moral, sans aucune limite …
Voilà
comment « il » s’y prend. « Il » va trouver des trucs énormes, c’est ce qui se
gobe le mieux, « il » va le (ou les) traiter de pervers narcissique, de
psychopathe, de pédophile, d’antisémite, pourquoi pas, « il » va lui (ou leur)
faire dire des phrases horribles, des vulgarités, des insanités, « il » va lui
(ou leur) prêter des actes abominables, des intentions abominables, « il » va
raconter des histoires déformées, trafiquées, inventées, avec cette obligation
de frapper toujours plus et toujours plus fort, là où « il » sait que ça fera
bien mal, sans même se préoccuper du caractère parfois absurde de ses propos …
Et pour bien se « survictimiser », alors qu’« il » a rendu toute relation
impossible, « il » se dira « abandonné »…
J’ai
modifié le titre en réponse à tous les amis qui me demandent ce que j’attends
pour déposer plainte, pour l’instant, ce n’est pas au programme …
Robert
B. »
…écrivait-il
vers avril ou mai 2018… et alors qu’il avait porté plainte auprès du Procureur
de la République depuis 2015, ce qui prouve que tout ce qu’il racontait n’était
toujours comme à son habitude (je le connais bien le bougre !) qu’un tissu de
mensonges !
Son
« amie » Elsa Cayat ! Vraiment ? Pour commencer Robert B. n’a pas d’amis, car
il ne sait concevoir une relation de réciprocité à égalité mais uniquement de
domination et de soumission en faisant usage de beaucoup de brutalité. Ce qu’il
revendique être ses « amis » sont des gens qui ne le connaissent pas bien et
qui éventuellement consentent à se laisser séduire, mais ce sont des relations
de loin destinées à flatter son ego narcissique.
Ceux
qui partagent son cercle intime sont ses complices ou ses victimes, souvent les
deux ensemble car ils n’ont pas le choix ; si ils se rebellent ou refusent ils
deviennent ses ennemis, c’est la façon dont me considère mon père mais pas la
mienne : car je suis son fils et me contente de dévoiler son mode de fonctionnement
sans porter de jugement universel.
Ce
qu’il m’a fait est inadmissible et absolument intolérable, mais de mon point de
vue ! Il m’a causé du tort, fait beaucoup de mal, mais lui s’est « soulagé »
sur mon dos comme sur une chose qu’on instrumentalise : j’ai été chosifié ; me
faire du mal lui a donc certainement fait beaucoup de bien. Bien et mal sont
donc des notions relatives, mais de mon point de vue on verra qu’il est mauvais
et malfaisant, c’est un bourreau. Lorsque l’on considère les gens comme des
choses, c’est-à-dire quand on ne les aime pas ou que l’on en est incapable,
toute relation devient un calcul. Il m’a un peu considéré comme un objet de
consommation dont l’obsolescence était programmée et non comme un être humain.
Mais
Robert B. a-t-il conscience d’être entouré de semblables, d’humains en chair et
en os, d’êtres sensibles et souffrants avec qui entretenir des relations de
réciprocité, ou ne voit-il pas plutôt le monde comme un décor créé pour lui et
dont il est le centre ? C’est à cette question que je vais tenter de répondre
en tâchant de la creuser un peu plus.
Vivant
parmi des choses inanimées ou mortes, ou encore tel un dieu cruel dans un monde
qu’il aurait créé à sa mesure avec un droit de vie ou de mort sur autrui qu’il
considère comme une chose, voilà comment il se considère…
Robert
B. a essayé de me noyer (comme il noyait les chiots devant moi en ricanant)
lorsque j’étais un petit enfant au cours d’un bref séjour au bord de la mer, en
camping. Je tiens d’ailleurs à préciser que ma mère était absente.
Il a
essayé de me noyer dans une vague alors que je me tenais dans un bateau
pneumatique, qu’il a sciemment retourné.
Mais
comme tout ce qu’il entreprend généralement, il s’est dégonflé au dernier
moment et m’a récupéré dans l’eau trouble. J’ai encore le souvenir d’une image
dans l’eau, j’ai cru y voir un autre petit garçon qui agitait ses jambes et ses
bras comme moi pour avancer à quatre pattes sur le sable au fond de l’eau et
qui venait vers moi, mirage ou réalité ?
Cependant
les dommages furent irréversibles au sens où je ne pouvais plus lui faire
confiance, et où je devais me tenir dans un état de vigilance non conforme à ma
condition d’enfant impliquant innocence et insouciance. Innocent je ne le
restais pas entièrement puisque je me sentais désormais coupable de vivre à ses
yeux, l’auteur d’une faute énorme pour qu’il veuille me tuer, et toute
insouciance m’était dorénavant impossible.
Signe
de cet état de survigilance imposé, mes cheveux blanchirent rapidement à partir
de l’âge de 17 ans pratiquement complètement en très peu de temps et je ne
pouvais plus dormir normalement, ni même faire preuve d’aucune sérénité dans la
conduite de ma vie…
Notre
différend qui je le crois remonte à cet événement fondateur, radical et d’une
violence inouïe de sa part, car moi j’avais oublié et refoulé mais les
souvenirs étaient là et ils sont remontés à la surface, alors que lui n’a
jamais rien oublié et cherchait à soulager sa conscience par la fuite et le
reniement à mon égard, bref en me supprimant de sa mémoire et de sa conscience.
Notre différend mortel donc, qui est comme une lutte à mort, se terminera par
la défaite dans la mort de l’un des deux protagonistes pour peut-être un peu
soulager l’autre, ou plus probablement non !
Je
m’adresse directement à lui, Robert, car il doit bien me lire du Portugal où il
s’est installé : « L’œil du petit garçon que tu as essayé de noyer te regardera
dans la tombe Robert B., et cela d’ailleurs quel que soit l’ordre chronologique
de nos décès respectifs. Je sais aussi que ta dernière femme t’a toujours
soutenu dans tes pulsions meurtrières et que c’est pour ça que tu l’as choisie.
Heureusement
pour ma santé mentale il s’agit dans mon esprit exclusivement du petit garçon
que tu as essayé de noyer, pas de moi ! Puisque par la force des choses j’ai dû
complètement me détacher de mon enfance pour survivre psychiquement. »
Peu
importent les raisons qui l’ont conduit à commettre cet acte monstrueux, il est
coupable et je suis innocent. Il n’y a pas partage des fautes comme il a
toujours essayé de me le faire porter comme si j’étais son complice. Je n’y
étais strictement pour rien, j’étais juste un enfant innocent et lui un sale
vicieux pervers aux pulsions meurtrières, c’est du reste la seule chose que
l’histoire qui n’est au fond qu’un fait divers absurde avec une temporalité
plutôt longue, retiendra.
Et
quand on pense que la Justice de notre beau pays des Droits de l’Homme et de la
Liberté d’Expression m’oblige à me taire sur tout ce que mes deux parents m’ont
fait endurer et subir (persécution concernant mon père, maltraitance pour ce
qui est de ma mère), il y aurait pourtant matière à écrire un roman. Une
histoire peu banale certes mais cependant plus susceptible d’alimenter la
rubrique nécrologique dans la catégorie : « chiens écrasés ».
Mais
ils veulent en même temps tellement que je meure ou me taise à tout jamais mes
deux parents, que c’est aussi comme un aiguillon qui pousse à l’action sur un
esprit très abîmé.
Cependant
pour apporter une conclusion positive en forme de happy-end par rapport à
l’enfant victime et bouc-émissarisé de la part de ses deux parents, totalement
dépourvus de toute compassion pour tout ce qui est vivant hormis eux-mêmes, je
me sens un peu plus détaché, soulagé et serein.
Je
ne peux pas être catégoriquement sûr à 100% que mon père ait essayé de me tuer
bien que de multiples indices aillent dans ce sens, et j’ai du reste toujours
ressenti une malveillance de sa part à mon égard, quand ce n’était pas des
pulsions mortifères s’exprimant par une violence souvent gratuite, ou bien par
un exhibitionnisme autoritaire et intrusif de son sexe et des attouchements à
caractère pédophile. Pour se dédouaner il pourra dire qu’il obéissait à une
mode très en vogue dans les années 70, car il est aussi très fort pour
s’innocenter et se décharger sur les circonstances ou à l’aide de complices de
toute culpabilité, mais le problème est qu’il n’a toujours pris dans les
différentes époques que ce qu’elles ont de pire, c’est-à-dire de profondément
pervers. On le verra aussi pour les années 80, les années fric…
Il y
a un problème en effet. Il porte même un nom : l’amnésie post-traumatique.
C’est un syndrome qui pousse la victime mineure au moment des faits à rejeter
ses horribles souvenirs dans un petit coin de son cerveau que l’on appelle
« la mémoire traumatique ».
« Oui
mais quand même, 20 ans après la majorité, on devrait être capable d’affronter
en justice son agresseur et parler sans retenue de ses viols. »
Ce
n’est pas si simple. J’aurais aimé vous y voir, à l’âge de 6, 8, 10 ou 13 ans.
Je me demande comment est-ce que vous auriez réagi après une
« petite » sodomie. Attention, une sodomie douce, sans violence, sans
cri. Une petite fellation, une petite masturbation face à un adulte qui dit :
« Chut mon cœur, c’est notre secret. Et puis, c’est pour te faire du
bien. »
Les
traces physiques disparaissent très vite. En revanche, les dégâts
psychologiques sont éternels et la médecine découvre maintenant que nombre de
pathologies somatiques sont des conséquences tardives de ces violences.
Ensuite,
il y a un phénomène intéressant en ce qui concerne la mémoire traumatique :
quand elle décide de revenir, elle revient avec moult détails sordides qu’on
aurait préféré laisser enfouis dans la petite boîte verrouillée au fond du cerveau.
On peut alors témoigner très précisément des actes, des lieux, des mots
proférés par l’agresseur, des rituels…
Mais
personnellement la petite boîte est restée verrouillée au fond de mon cerveau,
je ne me souviens d’aucun des faits si ce n’est la mémoire récurrente d’un sexe
en érection exhibé à l’intérieur d’une petite tente. Mon esprit n’a conservé
que la mémoire d’une tentative de meurtre par noyade, alors qu’il s’agissait
peut-être uniquement d’un crime pédophile : une quasi tentative de meurtre par
négation de l’Autre dans son intégrité. C’est pour cela que l’on parle de
pédocriminalité. Plus tard j’ai bien vu que mon père avait une attirance pour
l’exhibition de son sexe et de ses coïts avec ses maîtresses, devant les jeunes
enfants, moi la plupart du temps mais quelquefois d’autres comme les enfants de
ses maîtresses.
Il ne fermait pas la porte et faisait l’amour à n’importe quelle heure du jour
ou de la nuit.
Il était très fier d’exhiber ainsi sa puissance de mâle en rut devant des
enfants innocents, et il faisait tout ça comme si de rien n’était, comme si
c’était parfaitement naturel et admis par la société. À sa décharge je dirais
que c’était juste très en vogue à cette époque des années 70, effectivement.
D’autre
part je peux affirmer catégoriquement qu’il m’a persécuté quasiment à mort
ainsi que ma mère (persécutée par mon père, mais qui m’a maltraité), faisant
régner la terreur au sein du foyer. Ça oui, je peux l’affirmer à 100% dans
l’indifférence de sa famille (qui est aussi au passage, la mienne) absolument
totale : ne voyait-elle rien ou ne voulait-elle rien voir face à ce qui est
sidérant ?
Est-ce
que ça ce n’est pas un nouveau paradigme de société qui exacerbe la concurrence
de tous contre tous, et où même finalement les parents ou encore les décideurs
politiques peuvent entrer en rivalité mimétique avec leurs enfants ou leurs
administrés, occasionnant la plupart du temps leur destruction ? L’instruction
et l’éducation de l’enfant font-elles encore consensus, ou bien alors les
rivalités internes et les jalousies au sein de la famille ou de la société à un
niveau politique seront-elles de plus en plus amenées à prendre l’ascendant sur
toute forme de statu quo, que jusqu’à il y a peu l’École arrivait
encore un peu à préserver ?
C’est
donc sans doute que mon cas particulier n’est certainement pas isolé et qu’il
est directement lié au type d’homme dont la modernité accouche désormais, et où
la notion d’adaptation joue un rôle primordial tout simplement comme s’il était
un animal comme les autres suivant la théorie de l’évolution naturelle de
Charles Darwin.
Or
non, l’homme n’est pas un animal qui devrait s’adapter à son environnement
comme les autres animaux pour survivre. L’homme est plus compliqué que ça ! Il
a besoin d’un « chez soi » pour s’épanouir. Du reste je pense que Darwin n’a
jamais affirmé que l’homme était un animal comme les autres, mais que le «
darwinisme social » est la déformation caricaturale faite de la théorie de
l’évolution et de la sélection naturelle de Darwin, au profit de l’idéologie
néolibérale au tournant des années 80 particulièrement.
Je
sais que je suis le fruit du nihilisme occidental à travers la façon dont mes
parents se sont occupés de moi, et je sais que dis comme ça cela devrait me
fournir une forme de soulagement, oui certes un peu… mais quand même pas
totalement !
Même
si désormais je cherche le détachement, le soulagement et la sérénité vis-à-vis
de ces deux monstres qui sont certes des baby-boomers (mais un peu plus
originaux que la moyenne !), c’est-à-dire les derniers en date d’un point de
vue générationnel à qui la génération précédente a voulu transmettre un
héritage culturel et/ou matériel, alors qu’elle… elle s’en fout tout simplement
royalement pour sa progéniture, et envisage la vie comme si après elle le monde
pouvait bien crever !
Il y
a aussi l’hypothèse toujours possible que dans la part de responsabilité que
j’attribue à mon père il y ait un élément de reconstruction dont je fasse
preuve, car les souvenirs sont flous mais empreints d’une sensation de
traumatisme quasi permanente. Je me souviens tout petit garçon, m’être
réellement fait la réflexion suivante – ce n’est pas un mirage -, alors que
nous partions et que je jetais un dernier regard sur le terrain de camping : «
Tiens j’ai énormément souffert de ce séjour seul avec mon père, il y a là
quelque chose d’absolument anormal ! »
Cette
possible reconstruction et peut-être excessive exagération de mes souvenirs (ou
non !), étant due aussi à son désinvestissement total, voire totalitaire,
affectif, moral et symbolique soudain et extrêmement brutal, dès la naissance
de son deuxième fils qu’il a lui reconnu comme étant son vrai et légitime fils,
Vincent B. .
Et
peut-être que dans la réalité si triste qui est la mienne : l’homme était
globalement prédateur de la femme laquelle était de son côté prédatrice de
l’enfant mâle. Car ma mère ne m’a pas raté non plus !
Mon
père a quand même réussi à me « tuer » deux fois. La première il a gâché toute
mon enfance avec ses pulsions meurtrières à peines camouflées et ses passages à
l’acte à caractère pédophile notamment. La deuxième après la naissance de son
deuxième fils en me faisant subir le pire traitement moral dont seul un pervers
tel que lui était capable, à coups de dégradations de l’estime de soi et
d’humiliations puis de reniement définitif, et aussi grâce au tournant sociétal
de la société française au début des années 80 qui a favorisé l’émergence d’un
type humain globalement compétitif, malfaisant et malveillant. Ce type humain a
vu le jour sous l’influence d’un nouveau modèle de société destiné à étouffer
toute velléité de contestation dans l’œuf, imposant le darwinisme social comme
conception anthropologique dominante, réactivée et démultipliée après la pause
que constitua la « parenthèse enchantée » qui dura environ 15 ans de 1968 à
1983.
Modèle
de compétition et de malveillance généralisées très largement diffusé et
vulgarisé dans toutes les couches de la société, à l’aide notamment d’une série
américaine comme Dallas et toutes celles de même type très
nombreuses à fleurir à l’époque qui ont contribué à diffuser un tel moule fondé
sur ce qu’il y a de pire en l’homme : son instinct de prédation et son cynisme.
Des campagnes de propagandes qui participent de la fabrique du consentement ont
été lancées, destinées à faire accepter à chacun son propre asservissement et
sa soumission au modèle dominant de société proposé, par conditionnement
télévisuel. On a fait de chacun à la fois un loup pour ses congénères, et en
même temps un mouton vis-à-vis de la volonté de domination qu’exerce
globalement sur tous, l’idéologie dominante néolibérale.
Ma
génitrice aussi a su s’adapter sans problèmes à ce tournant sociétal avec une
absence de sens moral et un cynisme effarant, à l’instar globalement de toute
sa génération de baby-boomers plus portée à la facilité et la jouissance qu’à
la moindre réflexion critique. On aurait dit les enfants des Aventures de
Pinocchio que l’on force à jouir et à s’amuser, pour qu’ils se transforment en
bêtes.
Comme
j’étais un animal blessé elle a fait le choix sinon de m’achever, du moins de
me délaisser totalement et de m’abandonner à mon triste sort. À aucun moment
effectivement elle n’a envisagé le fait qu’elle pouvait aussi me secourir, ou
essayer de me protéger de mon père destructeur.
Avec
une absence de pitié et de compassion totale, en n’essayant même pas de me
faire ausculter par les médecins psychiatres de son milieu de vie, elle a suivi
son caractère et sans doute son instinct de conservation qui lui ordonnait
depuis que j’étais un tout petit enfant de ne surtout pas m’apporter le moindre
soin, ni même la moindre attention.
Les
seules personnes de résilience dans mon entourage furent mes deux grands-mères,
maternelle et paternelle, qui essayèrent tant bien que mal de me maintenir à
flot et me sauvèrent quand même littéralement la vie. Plus tard au cours de mes
études j’ai su trouver de très rares tuteurs de résilience car globalement la
société se durcissait et les profs étaient désormais moins là pour faire
progresser ou même venir en aide à leurs élèves blessés que l’on estimait déjà
perdus pour le système, qu’à faire s’accomplir le nouveau projet sociétal de
sélection et d’élimination sociales des éléments non conformes et inadaptés.
Évidemment,
évoquer l’idée de profs devant faire office de tuteurs de résilience est peu
réaliste et vouée à l’échec. L’image d’une telle idée c’est se représenter des
gens de bonne volonté s’efforçant d’écoper avec des moyens dérisoires sur un
navire qui coulerait et prendrait l’eau de toute part, en raison du modèle
dominant de guerre de tous contre tous.
C’est
aussi pour cela que j’emploie souvent l’image du prof de philo notamment, en
classe de Terminale ou plutôt en phase terminale du système scolaire
obligatoire, dont le rôle se verrait réduit à devoir métaphoriquement tirer une
balle dans la nuque des éléments inadaptés, au nom du réalisme certes, qui
quelquefois prescrit par une forme de compassion aussi, d’achever un animal qui
souffre plutôt que de le laisser vivre ; mais également et surtout, au nom du
progressisme, de la démocratie, et des droits de l’homme.
La
logique de sélection calquée sur le modèle de la sélection naturelle de Darwin
n’a fait qu’empirer par la suite, car le chômage explosait et les rapports sur
le lieu de travail devenaient de plus en plus tendus, tandis que les
milliardaires commençaient à s’enrichir exponentiellement, les pauvres à
s’appauvrir sérieusement, et les classes populaires et moyennes à se déliter
surtout sur le plan moral.
Malheureusement
comme l’ensemble de la société depuis le début des années 80 a fait le choix de
considérer l’homme comme un animal identique aux autres animaux devant
constamment s’adapter et lutter pour la vie, la sélection ne retenant que les
éléments les plus aptes avec l’illusion néfaste et funeste que cela puisse
constituer une vertu pour l’ensemble de la collectivité en considérant à tort qu’elle
puisse s’en trouver renforcée ; les relations entre jeunes étudiants se sont
considérablement dégradées, comme toutes les relations humaines en général.
Les
gens blessés ou moins « aptes » ont dû faire face à la difficulté de devoir
s’adapter à un tel modèle favorisant la prédation dans les rapports humains,
considéré désormais depuis environ 40 ans comme le seul type de comportement «
normal », favorisant les phénomènes d’isolement et de repli sur soi des
éléments les plus fragiles, alors que ce modèle constitue en réalité l’exemple
même du comportement vulgaire et de la bêtise la plus crasse.
Ce
qui a fait dire à juste titre à un auteur comme Gilles Châtelet dans un ouvrage
qui est un constat alarmant et effarant juste avant son suicide, que nous vivions
et pensions désormais comme des porcs. La génération des baby-boomers portera
aux yeux de la postérité une responsabilité écrasante dans l’effondrement de la
civilisation occidentale au moins en Europe. Les autres qui viennent après ne
feront certainement qu’achever son œuvre, si le navire persiste à ne pas
changer de direction et à foncer droit sur l’iceberg.
Il
est beaucoup plus facile de détruire que de construire, d’autant plus que tous
les garde-fous moraux ou éthiques de conduite de la vie ont été éliminés ou
soigneusement déconstruits, et qu’en outre cela constitue une jouissance très
forte (de détruire) ; alors que le contraire est un effort contraignant.
Disons
que pendant toute mon enfance mes deux parents me maltraitèrent alors qu’ils ne
manquaient pas de moyens mais m’instrumentalisaient auprès de leurs parents
pour en obtenir plus, et que mes grands-parents à mille lieues d’imaginer ce
qui se tramaient et moi incapable de leur dire, me sauvèrent. Qu’ensuite face à
l’ado blessé mon père me renia et ma mère pratiqua le mépris avec une moue de
dégoût quasi permanente sur le visage.
Face
au jeune adulte ils se conduisirent à mon égard comme des nazis avec les juifs,
en me considérant comme un « sous-homme ». Si mon père me destinait au camp
d’extermination, ma mère elle, me considérait tout juste bon pour le camp de
concentration… Mais à part ça l’Homme est bon, oh oui l’Homme est bon ! Il est
si bon… qu’il en arrive à désirer détruire sa propre progéniture, pour quelques
avantages, quelques privilèges de classe, quelques biens matériels. Je sais
qu’une telle analogie est sans doute excessive, j’atteins le point Godwin et
l’on ne doit pas banaliser la Shoah ; cependant pour mes parents je fus très
tôt un problème qui exigeait plus ou moins consciemment une solution… finale !
Comme le disait Jankélévitch dans un tout autre contexte, mes deux parents
n’auront été humains que par hasard, peut-être à l’instar de toute une
génération de baby-boomers vis-à-vis de ses enfants ?
Peut-être
ma mère considérait-elle que pour être acceptée dans sa nouvelle classe sociale
plutôt bourgeoise progressiste de gauche, désormais bobo plutôt conservatrice
de ses privilèges indûment acquis et surtout bien décatie et corrompue jusqu’à
la moelle, elle devait me sacrifier ; et mon père fut infanticide raté,
peut-être pour m’épargner la souffrance d’une vie non désirée donc ratée.
Peut-être fut-il plus humain, au sens où il désirait m’achever pour m’épargner
de la souffrance ! Sauf que dans l’Évangile il est dit « Tu ne tueras point » …
Je sais qu’en notre époque de destruction créatrice et d’innovations où les
mots fidélité et probité morale ne veulent plus rien dire, cela peut sembler
totalement has been et vieux jeu de dire ça, pourtant je me
raccroche à ce commandement en me disant que c’est ce qui pourrait encore
sauver notre civilisation… ou non !
C’est
désormais détruire qui est le « bien », et donc une des dernières paroles que
mon père m’ait dite au téléphone était qu’il se considérait comme un type bien.
D’un point de vue logique c’est effectivement tout à fait cohérent.
Je
ne savais pas quand j’étais enfant que mon père était une créature malfaisante,
un pervers, je refoulais, minorais les sévices physiques et moraux qu’il
exerçait à l’encontre de ma mère et moi… Pire je cautionnais tous ses mensonges
destinés à masquer l’irréparable c’est-à-dire la psychopathie, autrement dit le
mal, la violence, voire à son paroxysme le crime (les pulsions meurtrières et
les passages à l’acte à caractère pédophile ou autre)… le seul domaine dans
lequel il arrivait à s’épanouir impuissant qu’il était à faire une quelconque
forme de bien, et comble de l’absurde… j’y croyais ! Il ne faisait pas tout ça
par transgression des valeurs de ses parents comme beaucoup de ses
contemporains soixante-huitards, ce qui le faisait au passage être
particulièrement apprécié de certains d’entre eux pour sa radicalité qui
n’avait rien d’idéologique, mais par véritable maladie de l’esprit, radicalité
constitutive et pathologique que ses parents lui ont transmise, surtout sa mère
en le mettant petit enfant sur un piédestal de perfection : un costume
prestigieux dans lequel il s’est vu comme Narcisse dans le reflet de son image
idéale, en décalage total avec la réalité de sa vie de nuisance et de
médiocrité.
Petit
j’ai malheureusement assisté aux violences physiques, aux crachats au visage,
aux menaces, aux insultes, et surtout aux propos quasi quotidiens destinés à
rabaisser et humilier, bref au comportement intolérable de mon père vis-à-vis
de ma mère, pire encore j’ai fini par en éprouver une excitation malsaine,
était-ce de ma faute ? Non c’était la réalité que mon corps d’enfant me faisait
subir : une certaine joie malsaine et cruelle au spectacle de la violence
gratuite et répétée, physique ou verbale. Si ma mère avait eu le courage de
porter plainte, la justice aurait peut-être pu ordonner un éloignement
temporaire de mon père, ce qui aurait sans doute eu pour effet de le faire
réfléchir et de tempérer sa violence… Mais elle ne l’a jamais eu malgré sa rancœur,
ses plaintes et ses pleurs, elle préférait tout garder pour elle, ne rien
laisser paraître de sa faiblesse face au mâle (mâle-faisant) par orgueil, et me
faire porter le poids de son absence d’affects pour se blinder : ce qui
constitue la monstruosité de ma mère à mon égard !
Il
était pervers par frustration de subir un décalage abyssal entre son « moi
idéal » transmis par sa mère, et la réalité décevante de son vécu non conforme
à toutes les attentes qu’il y mettait.
Tel
est avec le recul ma faute impardonnable de l’avoir cru dans son délire
mégalomane de toute puissance en décalage avec la réalité sordide et dégradante
qu’il nous faisait endurer, du point de vue particulier de la relation à ma
mère dont je ne mesurais pas le statut de victime bafouée (ce qu’elle me
reprocha sans doute toujours, mais qu’y pouvais-je avec ma condition de
nourrisson puis de petit enfant caractérisée par un besoin de protection !), et
donc plus généralement du point de vue de ma survie psychique (puisque je me
retrouvais privé de toute forme d’attention de la part de ma mère), mais faute
me caractérisant qui est aussi celle de toutes les victimes abusées.
Enfin
alors que le rôle de ma mère aurait dû être de me protéger de ce pervers
malfaisant que l’on peut difficilement qualifier de père, elle ne pensa qu’à se
protéger égoïstement et m’en voulu de ne pas l’avoir approuvée.
Et last
but not least avec le recul de toutes les exactions morales commises
par son fils, dont ma grand-mère paternelle m’avoua lors d’une conversation
avoir réalisé qu’il se comportait effectivement en toute circonstance comme un
monstre en le qualifiant directement ainsi (de monstre !), ma grand-mère
sous-entendait dans ce qui dans mon souvenir constitue la dernière conversation
que j’ai eu avec elle avant son AVC, que j’aurais dû être ce fils qu’elle avait
désiré avoir idéalement parce que j’étais tout comme elle un modèle de victime
abusée, caractérisée par la faute de s’être rendue complice de son bourreau
mais malgré elle, ce qui l’innocente en même temps par définition des méfaits
commis par ce dernier. Cependant il était bien trop tard pour nous deux
malheureusement, de s’apercevoir que nous avions ce point commun et que mon
père à l’instar de toute une génération de baby-boomers avait été « parricide
», « matricide » et « infanticide », mais pour ce qui le concerne :
constitutivement et pathologiquement et non symboliquement et par transgression
idéologique…
Cependant
j’ai toujours été ce fils dont ma mère n’a jamais voulu et a toujours rejeté,
alors que pour mon père je constituais l’alibi pour commettre ses méfaits, son
complice malgré moi lorsque j’étais enfant ou encore son rival qu’il désirait
détruire lorsque je fus adolescent (puisqu’il est toujours resté même adulte,
très polymorphe comme tout pervers), et qui pour cette raison suscitait une
forme de pitié instinctive et salvatrice pour moi chez mes deux grand-mères.
On
n’a toujours pu survivre en présence de mon père qu’en s’en faisant le
complice, y compris des pulsions meurtrières ou sexuelles exercées contre soi,
lorsque je devins inutile dans cette voie qu’il s’était choisi il me rejeta
comme un élément étranger et hostile en 1987. Il m’expliqua plus tard en 1996
avec une vive émotion qu’il qualifia d’impression d’« inquiétante étrangeté »,
une des seules fois où je l’ai revu lors d’un séjour chez lui en Martinique à
l’occasion du décès de ma grand-mère donc de sa mère, le malaise qu’il
ressentait en ma présence : puisqu’il avait toujours systématiquement détruit
au plus profond de moi ce qui faisait ma personnalité et le lien de confiance
qui aurait pu nous unir, il était effectivement impossible qu’il y reconnaisse
quelque chose de sympathique et familier !
Robert
B. m’accuse de « très gros mensonges » au début de ce texte avec la volonté de
lui faire du mal. Pourtant comme j’avais été convoqué par la gendarmerie fin
2017 puisqu’il avait porté plainte contre moi depuis 2015 (à cause de textes
diffusés sur internet), j’ai fait état des attouchements sexuels dont il
s’était rendu coupable au gendarme chargé d’instruire mon dossier, mais ce
dernier m’a expliqué que puisque les faits remontaient au début des années 80,
ils étaient prescrits.
Sans
même évoquer cette anecdote, pensez-vous réellement que si mon père n’avait
absolument rien à se reprocher, il aurait refusé de me voir après que j’ai eu
19 ans et que plus tard il n’aurait jamais envisagé de rencontrer ses
petites-filles, mes filles, qui ont respectivement 18, 13 et 11 ans et sa
belle-fille, ma femme, qu’il n’a jamais vues et ne verra sans doute jamais ?
S’il ne s’était pas comporté comme un criminel avec moi durant toute mon
enfance et mon adolescence, avec des passages à l’acte pulsionnels relevant du
désir de meurtre ou de viol, aurait-il agit tout ce temps ainsi et encore
aujourd’hui en refusant toute relation depuis maintenant 32 ans ?
J’étais
l’alibi, son complice et sa victime pour que lui-même puisse soutirer du fric
auprès de sa belle-famille, les parents de ma mère, grâce auxquels il a pu
acheter toutes ses voitures et ses maisons, et sans lesquels il n’aurait jamais
pu mettre le pied à l’étrier de l’accession à la propriété, qui lui a permis
plus tard d’assouvir tous ses caprices de voyages et même d’installation à
travers le monde, aux Antilles puis au Costa Rica et aujourd’hui au Portugal.
Sans
l’once d’une reconnaissance ou d’une quelconque dette à devoir s’acquitter,
Robert B. refuse de nous voir ma famille et moi (qui est aussi sa famille)
parce que cela lui renverrait une image négative de lui-même, avec le souvenir
douloureux de ses passages à l’acte pulsionnels d’une extrême gravité et
violence que certainement il cherche à chasser de sa conscience ; disons de sa
mémoire : car comme tout pervers psychopathe il n’a aucune conscience morale et
aucun surmoi, mais juste un vernis qui sert à donner le change aux gens dont il
veut faire ses « amis » et qui le connaissent mal.
Dernière
caractéristique de notre époque libérale-libertaire, faussement libertaire
(l’alibi pour diviser) et hautement libérale et nihiliste, il n’y a plus de
responsables, mais des fautifs à un plus ou moins haut degré et surtout des
victimes en pagaille, et souvent les deux ensemble. Généralement plus personne
ne veut se reconnaître coupable mais uniquement victime, ce que me reproche
d’ailleurs mon père en introduction de ce texte mais sans y apporter de
solution, si ce n’est dans son cas se complaire dans un comportement pervers et
totalement irresponsable assez dans l’air du temps et malheureusement conforme
aux valeurs néolibérales, qui lui apporte la satisfaction de se sentir ni
coupable ni victime, en détruisant autrui et en le niant.
En
réalité la nature profonde de l’Homme en fait un coupable par essence,
puisqu’il est destructeur au plus profond de lui-même malgré son éventuelle
bonne foi, comme nous le montre l’histoire du XXème siècle très largement
sécularisée et marquée par les guerres mondiales et les génocides (malgré lui
?), et l’actualité caractérisée par la destruction du climat, de
l’environnement et des espèces animales et végétales (malgré lui ?), d’où la
bonne intuition du christianisme qui avait vocation à faire société et produire
de la responsabilité…
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