vendredi 11 février 2022

Mon père est réellement infanticide, je m’explique…

 


« Il n’y a désormais plus aucune culpabilité à tuer un être humain, la seule culpabilité est de ne pas appartenir à la société, mais dans cette société l’humiliation d’autrui n’est pas un péché… Un nouveau type humain prend naissance, la tâche de l’élite intellectuelle est de se protéger de cet enfer ! Combien de temps tiendra-t-elle encore ? »

Auteur anonyme

Voici le texte d’introduction au blog qui lui était consacré, à lui et ses voyages plus précisément, et qui avait été modifié par mon géniteur juste avant qu’il ne le supprime. Avait-il quelque chose à se reprocher ? Craignait-il une mauvaise publicité ? Bref, peu importe au fond :

« On peut être quelqu’un de bien, et (de ce fait), ne pas avoir de désir de revanche…

Dans un site qui porte mon nom, je suis harcelé.

J’espère que ceux qui liront ces propos sauront faire la part des choses… Voilà ce que j’ai à dire:

Quand on a été habitué aux mensonges, aux petits mensonges systématiques, comme il l’a été, auprès des parents, puis des grands parents, pour en tirer des petits bénéfices secondaires, une petite faveur, un petit billet, un regard apitoyé, la victimisation devient une seconde nature… Mon amie Elsa Cayat en parlait très bien, de cette addiction, qui n’offre aucune perspective, avant qu’elle ne soit assassinée, avec ses camarades …

Pour garder son statut de victime, « il » va faire beaucoup de mal … Et pour y parvenir, « il » va passer de petits mensonges à de gros mensonges, et même de très gros mensonges … Internet, c’est génial, pour un esprit faible, c’est le sentiment de s’adresser du haut d’une tribune à toute l’humanité … Tous les pauvres types vaguement cinglés peuvent y avoir recours sans retenue, sans aucun sens moral, sans aucune limite …

Voilà comment « il » s’y prend. « Il » va trouver des trucs énormes, c’est ce qui se gobe le mieux, « il » va le (ou les) traiter de pervers narcissique, de psychopathe, de pédophile, d’antisémite, pourquoi pas, « il » va lui (ou leur) faire dire des phrases horribles, des vulgarités, des insanités, « il » va lui (ou leur) prêter des actes abominables, des intentions abominables, « il » va raconter des histoires déformées, trafiquées, inventées, avec cette obligation de frapper toujours plus et toujours plus fort, là où « il » sait que ça fera bien mal, sans même se préoccuper du caractère parfois absurde de ses propos … Et pour bien se « survictimiser », alors qu’« il » a rendu toute relation impossible, « il » se dira « abandonné »…

J’ai modifié le titre en réponse à tous les amis qui me demandent ce que j’attends pour déposer plainte, pour l’instant, ce n’est pas au programme …

Robert B. »

…écrivait-il vers avril ou mai 2018… et alors qu’il avait porté plainte auprès du Procureur de la République depuis 2015, ce qui prouve que tout ce qu’il racontait n’était toujours comme à son habitude (je le connais bien le bougre !) qu’un tissu de mensonges !

Son « amie » Elsa Cayat ! Vraiment ? Pour commencer Robert B. n’a pas d’amis, car il ne sait concevoir une relation de réciprocité à égalité mais uniquement de domination et de soumission en faisant usage de beaucoup de brutalité. Ce qu’il revendique être ses « amis » sont des gens qui ne le connaissent pas bien et qui éventuellement consentent à se laisser séduire, mais ce sont des relations de loin destinées à flatter son ego narcissique.

Ceux qui partagent son cercle intime sont ses complices ou ses victimes, souvent les deux ensemble car ils n’ont pas le choix ; si ils se rebellent ou refusent ils deviennent ses ennemis, c’est la façon dont me considère mon père mais pas la mienne : car je suis son fils et me contente de dévoiler son mode de fonctionnement sans porter de jugement universel.

Ce qu’il m’a fait est inadmissible et absolument intolérable, mais de mon point de vue ! Il m’a causé du tort, fait beaucoup de mal, mais lui s’est « soulagé » sur mon dos comme sur une chose qu’on instrumentalise : j’ai été chosifié ; me faire du mal lui a donc certainement fait beaucoup de bien. Bien et mal sont donc des notions relatives, mais de mon point de vue on verra qu’il est mauvais et malfaisant, c’est un bourreau. Lorsque l’on considère les gens comme des choses, c’est-à-dire quand on ne les aime pas ou que l’on en est incapable, toute relation devient un calcul. Il m’a un peu considéré comme un objet de consommation dont l’obsolescence était programmée et non comme un être humain.

Mais Robert B. a-t-il conscience d’être entouré de semblables, d’humains en chair et en os, d’êtres sensibles et souffrants avec qui entretenir des relations de réciprocité, ou ne voit-il pas plutôt le monde comme un décor créé pour lui et dont il est le centre ? C’est à cette question que je vais tenter de répondre en tâchant de la creuser un peu plus.

Vivant parmi des choses inanimées ou mortes, ou encore tel un dieu cruel dans un monde qu’il aurait créé à sa mesure avec un droit de vie ou de mort sur autrui qu’il considère comme une chose, voilà comment il se considère…

Robert B. a essayé de me noyer (comme il noyait les chiots devant moi en ricanant) lorsque j’étais un petit enfant au cours d’un bref séjour au bord de la mer, en camping. Je tiens d’ailleurs à préciser que ma mère était absente.

Il a essayé de me noyer dans une vague alors que je me tenais dans un bateau pneumatique, qu’il a sciemment retourné.

Mais comme tout ce qu’il entreprend généralement, il s’est dégonflé au dernier moment et m’a récupéré dans l’eau trouble. J’ai encore le souvenir d’une image dans l’eau, j’ai cru y voir un autre petit garçon qui agitait ses jambes et ses bras comme moi pour avancer à quatre pattes sur le sable au fond de l’eau et qui venait vers moi, mirage ou réalité ?

Cependant les dommages furent irréversibles au sens où je ne pouvais plus lui faire confiance, et où je devais me tenir dans un état de vigilance non conforme à ma condition d’enfant impliquant innocence et insouciance. Innocent je ne le restais pas entièrement puisque je me sentais désormais coupable de vivre à ses yeux, l’auteur d’une faute énorme pour qu’il veuille me tuer, et toute insouciance m’était dorénavant impossible.

Signe de cet état de survigilance imposé, mes cheveux blanchirent rapidement à partir de l’âge de 17 ans pratiquement complètement en très peu de temps et je ne pouvais plus dormir normalement, ni même faire preuve d’aucune sérénité dans la conduite de ma vie…

Notre différend qui je le crois remonte à cet événement fondateur, radical et d’une violence inouïe de sa part, car moi j’avais oublié et refoulé mais les souvenirs étaient là et ils sont remontés à la surface, alors que lui n’a jamais rien oublié et cherchait à soulager sa conscience par la fuite et le reniement à mon égard, bref en me supprimant de sa mémoire et de sa conscience. Notre différend mortel donc, qui est comme une lutte à mort, se terminera par la défaite dans la mort de l’un des deux protagonistes pour peut-être un peu soulager l’autre, ou plus probablement non !

Je m’adresse directement à lui, Robert, car il doit bien me lire du Portugal où il s’est installé : « L’œil du petit garçon que tu as essayé de noyer te regardera dans la tombe Robert B., et cela d’ailleurs quel que soit l’ordre chronologique de nos décès respectifs. Je sais aussi que ta dernière femme t’a toujours soutenu dans tes pulsions meurtrières et que c’est pour ça que tu l’as choisie.

Heureusement pour ma santé mentale il s’agit dans mon esprit exclusivement du petit garçon que tu as essayé de noyer, pas de moi ! Puisque par la force des choses j’ai dû complètement me détacher de mon enfance pour survivre psychiquement. »

Peu importent les raisons qui l’ont conduit à commettre cet acte monstrueux, il est coupable et je suis innocent. Il n’y a pas partage des fautes comme il a toujours essayé de me le faire porter comme si j’étais son complice. Je n’y étais strictement pour rien, j’étais juste un enfant innocent et lui un sale vicieux pervers aux pulsions meurtrières, c’est du reste la seule chose que l’histoire qui n’est au fond qu’un fait divers absurde avec une temporalité plutôt longue, retiendra.

Et quand on pense que la Justice de notre beau pays des Droits de l’Homme et de la Liberté d’Expression m’oblige à me taire sur tout ce que mes deux parents m’ont fait endurer et subir (persécution concernant mon père, maltraitance pour ce qui est de ma mère), il y aurait pourtant matière à écrire un roman. Une histoire peu banale certes mais cependant plus susceptible d’alimenter la rubrique nécrologique dans la catégorie : « chiens écrasés ».

Mais ils veulent en même temps tellement que je meure ou me taise à tout jamais mes deux parents, que c’est aussi comme un aiguillon qui pousse à l’action sur un esprit très abîmé.

Cependant pour apporter une conclusion positive en forme de happy-end par rapport à l’enfant victime et bouc-émissarisé de la part de ses deux parents, totalement dépourvus de toute compassion pour tout ce qui est vivant hormis eux-mêmes, je me sens un peu plus détaché, soulagé et serein.

Je ne peux pas être catégoriquement sûr à 100% que mon père ait essayé de me tuer bien que de multiples indices aillent dans ce sens, et j’ai du reste toujours ressenti une malveillance de sa part à mon égard, quand ce n’était pas des pulsions mortifères s’exprimant par une violence souvent gratuite, ou bien par un exhibitionnisme autoritaire et intrusif de son sexe et des attouchements à caractère pédophile. Pour se dédouaner il pourra dire qu’il obéissait à une mode très en vogue dans les années 70, car il est aussi très fort pour s’innocenter et se décharger sur les circonstances ou à l’aide de complices de toute culpabilité, mais le problème est qu’il n’a toujours pris dans les différentes époques que ce qu’elles ont de pire, c’est-à-dire de profondément pervers. On le verra aussi pour les années 80, les années fric…

Il y a un problème en effet. Il porte même un nom : l’amnésie post-traumatique. C’est un syndrome qui pousse la victime mineure au moment des faits à rejeter ses horribles souvenirs dans un petit coin de son cerveau que l’on appelle « la mémoire traumatique ».

« Oui mais quand même, 20 ans après la majorité, on devrait être capable d’affronter en justice son agresseur et parler sans retenue de ses viols. »

Ce n’est pas si simple. J’aurais aimé vous y voir, à l’âge de 6, 8, 10 ou 13 ans. Je me demande comment est-ce que vous auriez réagi après une « petite » sodomie. Attention, une sodomie douce, sans violence, sans cri. Une petite fellation, une petite masturbation face à un adulte qui dit : « Chut mon cœur, c’est notre secret. Et puis, c’est pour te faire du bien. »

Les traces physiques disparaissent très vite. En revanche, les dégâts psychologiques sont éternels et la médecine découvre maintenant que nombre de pathologies somatiques sont des conséquences tardives de ces violences.

Ensuite, il y a un phénomène intéressant en ce qui concerne la mémoire traumatique : quand elle décide de revenir, elle revient avec moult détails sordides qu’on aurait préféré laisser enfouis dans la petite boîte verrouillée au fond du cerveau. On peut alors témoigner très précisément des actes, des lieux, des mots proférés par l’agresseur, des rituels…

Mais personnellement la petite boîte est restée verrouillée au fond de mon cerveau, je ne me souviens d’aucun des faits si ce n’est la mémoire récurrente d’un sexe en érection exhibé à l’intérieur d’une petite tente. Mon esprit n’a conservé que la mémoire d’une tentative de meurtre par noyade, alors qu’il s’agissait peut-être uniquement d’un crime pédophile : une quasi tentative de meurtre par négation de l’Autre dans son intégrité. C’est pour cela que l’on parle de pédocriminalité. Plus tard j’ai bien vu que mon père avait une attirance pour l’exhibition de son sexe et de ses coïts avec ses maîtresses, devant les jeunes enfants, moi la plupart du temps mais quelquefois d’autres comme les enfants de ses maîtresses. 
Il ne fermait pas la porte et faisait l’amour à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. 
Il était très fier d’exhiber ainsi sa puissance de mâle en rut devant des enfants innocents, et il faisait tout ça comme si de rien n’était, comme si c’était parfaitement naturel et admis par la société. À sa décharge je dirais que c’était juste très en vogue à cette époque des années 70, effectivement.

D’autre part je peux affirmer catégoriquement qu’il m’a persécuté quasiment à mort ainsi que ma mère (persécutée par mon père, mais qui m’a maltraité), faisant régner la terreur au sein du foyer. Ça oui, je peux l’affirmer à 100% dans l’indifférence de sa famille (qui est aussi au passage, la mienne) absolument totale : ne voyait-elle rien ou ne voulait-elle rien voir face à ce qui est sidérant ?

Est-ce que ça ce n’est pas un nouveau paradigme de société qui exacerbe la concurrence de tous contre tous, et où même finalement les parents ou encore les décideurs politiques peuvent entrer en rivalité mimétique avec leurs enfants ou leurs administrés, occasionnant la plupart du temps leur destruction ? L’instruction et l’éducation de l’enfant font-elles encore consensus, ou bien alors les rivalités internes et les jalousies au sein de la famille ou de la société à un niveau politique seront-elles de plus en plus amenées à prendre l’ascendant sur toute forme de statu quo, que jusqu’à il y a peu l’École arrivait encore un peu à préserver ?

C’est donc sans doute que mon cas particulier n’est certainement pas isolé et qu’il est directement lié au type d’homme dont la modernité accouche désormais, et où la notion d’adaptation joue un rôle primordial tout simplement comme s’il était un animal comme les autres suivant la théorie de l’évolution naturelle de Charles Darwin.

Or non, l’homme n’est pas un animal qui devrait s’adapter à son environnement comme les autres animaux pour survivre. L’homme est plus compliqué que ça ! Il a besoin d’un « chez soi » pour s’épanouir. Du reste je pense que Darwin n’a jamais affirmé que l’homme était un animal comme les autres, mais que le « darwinisme social » est la déformation caricaturale faite de la théorie de l’évolution et de la sélection naturelle de Darwin, au profit de l’idéologie néolibérale au tournant des années 80 particulièrement.

Je sais que je suis le fruit du nihilisme occidental à travers la façon dont mes parents se sont occupés de moi, et je sais que dis comme ça cela devrait me fournir une forme de soulagement, oui certes un peu… mais quand même pas totalement !

Même si désormais je cherche le détachement, le soulagement et la sérénité vis-à-vis de ces deux monstres qui sont certes des baby-boomers (mais un peu plus originaux que la moyenne !), c’est-à-dire les derniers en date d’un point de vue générationnel à qui la génération précédente a voulu transmettre un héritage culturel et/ou matériel, alors qu’elle… elle s’en fout tout simplement royalement pour sa progéniture, et envisage la vie comme si après elle le monde pouvait bien crever !

Il y a aussi l’hypothèse toujours possible que dans la part de responsabilité que j’attribue à mon père il y ait un élément de reconstruction dont je fasse preuve, car les souvenirs sont flous mais empreints d’une sensation de traumatisme quasi permanente. Je me souviens tout petit garçon, m’être réellement fait la réflexion suivante – ce n’est pas un mirage -, alors que nous partions et que je jetais un dernier regard sur le terrain de camping : « Tiens j’ai énormément souffert de ce séjour seul avec mon père, il y a là quelque chose d’absolument anormal ! »

Cette possible reconstruction et peut-être excessive exagération de mes souvenirs (ou non !), étant due aussi à son désinvestissement total, voire totalitaire, affectif, moral et symbolique soudain et extrêmement brutal, dès la naissance de son deuxième fils qu’il a lui reconnu comme étant son vrai et légitime fils, Vincent B. .

Et peut-être que dans la réalité si triste qui est la mienne : l’homme était globalement prédateur de la femme laquelle était de son côté prédatrice de l’enfant mâle. Car ma mère ne m’a pas raté non plus !

Mon père a quand même réussi à me « tuer » deux fois. La première il a gâché toute mon enfance avec ses pulsions meurtrières à peines camouflées et ses passages à l’acte à caractère pédophile notamment. La deuxième après la naissance de son deuxième fils en me faisant subir le pire traitement moral dont seul un pervers tel que lui était capable, à coups de dégradations de l’estime de soi et d’humiliations puis de reniement définitif, et aussi grâce au tournant sociétal de la société française au début des années 80 qui a favorisé l’émergence d’un type humain globalement compétitif, malfaisant et malveillant. Ce type humain a vu le jour sous l’influence d’un nouveau modèle de société destiné à étouffer toute velléité de contestation dans l’œuf, imposant le darwinisme social comme conception anthropologique dominante, réactivée et démultipliée après la pause que constitua la « parenthèse enchantée » qui dura environ 15 ans de 1968 à 1983.

Modèle de compétition et de malveillance généralisées très largement diffusé et vulgarisé dans toutes les couches de la société, à l’aide notamment d’une série américaine comme Dallas et toutes celles de même type très nombreuses à fleurir à l’époque qui ont contribué à diffuser un tel moule fondé sur ce qu’il y a de pire en l’homme : son instinct de prédation et son cynisme. Des campagnes de propagandes qui participent de la fabrique du consentement ont été lancées, destinées à faire accepter à chacun son propre asservissement et sa soumission au modèle dominant de société proposé, par conditionnement télévisuel. On a fait de chacun à la fois un loup pour ses congénères, et en même temps un mouton vis-à-vis de la volonté de domination qu’exerce globalement sur tous, l’idéologie dominante néolibérale.

Ma génitrice aussi a su s’adapter sans problèmes à ce tournant sociétal avec une absence de sens moral et un cynisme effarant, à l’instar globalement de toute sa génération de baby-boomers plus portée à la facilité et la jouissance qu’à la moindre réflexion critique. On aurait dit les enfants des Aventures de Pinocchio que l’on force à jouir et à s’amuser, pour qu’ils se transforment en bêtes.

Comme j’étais un animal blessé elle a fait le choix sinon de m’achever, du moins de me délaisser totalement et de m’abandonner à mon triste sort. À aucun moment effectivement elle n’a envisagé le fait qu’elle pouvait aussi me secourir, ou essayer de me protéger de mon père destructeur.

Avec une absence de pitié et de compassion totale, en n’essayant même pas de me faire ausculter par les médecins psychiatres de son milieu de vie, elle a suivi son caractère et sans doute son instinct de conservation qui lui ordonnait depuis que j’étais un tout petit enfant de ne surtout pas m’apporter le moindre soin, ni même la moindre attention.

Les seules personnes de résilience dans mon entourage furent mes deux grands-mères, maternelle et paternelle, qui essayèrent tant bien que mal de me maintenir à flot et me sauvèrent quand même littéralement la vie. Plus tard au cours de mes études j’ai su trouver de très rares tuteurs de résilience car globalement la société se durcissait et les profs étaient désormais moins là pour faire progresser ou même venir en aide à leurs élèves blessés que l’on estimait déjà perdus pour le système, qu’à faire s’accomplir le nouveau projet sociétal de sélection et d’élimination sociales des éléments non conformes et inadaptés.

Évidemment, évoquer l’idée de profs devant faire office de tuteurs de résilience est peu réaliste et vouée à l’échec. L’image d’une telle idée c’est se représenter des gens de bonne volonté s’efforçant d’écoper avec des moyens dérisoires sur un navire qui coulerait et prendrait l’eau de toute part, en raison du modèle dominant de guerre de tous contre tous.

C’est aussi pour cela que j’emploie souvent l’image du prof de philo notamment, en classe de Terminale ou plutôt en phase terminale du système scolaire obligatoire, dont le rôle se verrait réduit à devoir métaphoriquement tirer une balle dans la nuque des éléments inadaptés, au nom du réalisme certes, qui quelquefois prescrit par une forme de compassion aussi, d’achever un animal qui souffre plutôt que de le laisser vivre ; mais également et surtout, au nom du progressisme, de la démocratie, et des droits de l’homme.

La logique de sélection calquée sur le modèle de la sélection naturelle de Darwin n’a fait qu’empirer par la suite, car le chômage explosait et les rapports sur le lieu de travail devenaient de plus en plus tendus, tandis que les milliardaires commençaient à s’enrichir exponentiellement, les pauvres à s’appauvrir sérieusement, et les classes populaires et moyennes à se déliter surtout sur le plan moral.

Malheureusement comme l’ensemble de la société depuis le début des années 80 a fait le choix de considérer l’homme comme un animal identique aux autres animaux devant constamment s’adapter et lutter pour la vie, la sélection ne retenant que les éléments les plus aptes avec l’illusion néfaste et funeste que cela puisse constituer une vertu pour l’ensemble de la collectivité en considérant à tort qu’elle puisse s’en trouver renforcée ; les relations entre jeunes étudiants se sont considérablement dégradées, comme toutes les relations humaines en général.

Les gens blessés ou moins « aptes » ont dû faire face à la difficulté de devoir s’adapter à un tel modèle favorisant la prédation dans les rapports humains, considéré désormais depuis environ 40 ans comme le seul type de comportement « normal », favorisant les phénomènes d’isolement et de repli sur soi des éléments les plus fragiles, alors que ce modèle constitue en réalité l’exemple même du comportement vulgaire et de la bêtise la plus crasse.

Ce qui a fait dire à juste titre à un auteur comme Gilles Châtelet dans un ouvrage qui est un constat alarmant et effarant juste avant son suicide, que nous vivions et pensions désormais comme des porcs. La génération des baby-boomers portera aux yeux de la postérité une responsabilité écrasante dans l’effondrement de la civilisation occidentale au moins en Europe. Les autres qui viennent après ne feront certainement qu’achever son œuvre, si le navire persiste à ne pas changer de direction et à foncer droit sur l’iceberg.

Il est beaucoup plus facile de détruire que de construire, d’autant plus que tous les garde-fous moraux ou éthiques de conduite de la vie ont été éliminés ou soigneusement déconstruits, et qu’en outre cela constitue une jouissance très forte (de détruire) ; alors que le contraire est un effort contraignant.

Disons que pendant toute mon enfance mes deux parents me maltraitèrent alors qu’ils ne manquaient pas de moyens mais m’instrumentalisaient auprès de leurs parents pour en obtenir plus, et que mes grands-parents à mille lieues d’imaginer ce qui se tramaient et moi incapable de leur dire, me sauvèrent. Qu’ensuite face à l’ado blessé mon père me renia et ma mère pratiqua le mépris avec une moue de dégoût quasi permanente sur le visage.

Face au jeune adulte ils se conduisirent à mon égard comme des nazis avec les juifs, en me considérant comme un « sous-homme ». Si mon père me destinait au camp d’extermination, ma mère elle, me considérait tout juste bon pour le camp de concentration… Mais à part ça l’Homme est bon, oh oui l’Homme est bon ! Il est si bon… qu’il en arrive à désirer détruire sa propre progéniture, pour quelques avantages, quelques privilèges de classe, quelques biens matériels. Je sais qu’une telle analogie est sans doute excessive, j’atteins le point Godwin et l’on ne doit pas banaliser la Shoah ; cependant pour mes parents je fus très tôt un problème qui exigeait plus ou moins consciemment une solution… finale ! Comme le disait Jankélévitch dans un tout autre contexte, mes deux parents n’auront été humains que par hasard, peut-être à l’instar de toute une génération de baby-boomers vis-à-vis de ses enfants ?

Peut-être ma mère considérait-elle que pour être acceptée dans sa nouvelle classe sociale plutôt bourgeoise progressiste de gauche, désormais bobo plutôt conservatrice de ses privilèges indûment acquis et surtout bien décatie et corrompue jusqu’à la moelle, elle devait me sacrifier ; et mon père fut infanticide raté, peut-être pour m’épargner la souffrance d’une vie non désirée donc ratée. Peut-être fut-il plus humain, au sens où il désirait m’achever pour m’épargner de la souffrance ! Sauf que dans l’Évangile il est dit « Tu ne tueras point » … Je sais qu’en notre époque de destruction créatrice et d’innovations où les mots fidélité et probité morale ne veulent plus rien dire, cela peut sembler totalement has been et vieux jeu de dire ça, pourtant je me raccroche à ce commandement en me disant que c’est ce qui pourrait encore sauver notre civilisation… ou non !

C’est désormais détruire qui est le « bien », et donc une des dernières paroles que mon père m’ait dite au téléphone était qu’il se considérait comme un type bien. D’un point de vue logique c’est effectivement tout à fait cohérent.

Je ne savais pas quand j’étais enfant que mon père était une créature malfaisante, un pervers, je refoulais, minorais les sévices physiques et moraux qu’il exerçait à l’encontre de ma mère et moi… Pire je cautionnais tous ses mensonges destinés à masquer l’irréparable c’est-à-dire la psychopathie, autrement dit le mal, la violence, voire à son paroxysme le crime (les pulsions meurtrières et les passages à l’acte à caractère pédophile ou autre)… le seul domaine dans lequel il arrivait à s’épanouir impuissant qu’il était à faire une quelconque forme de bien, et comble de l’absurde… j’y croyais ! Il ne faisait pas tout ça par transgression des valeurs de ses parents comme beaucoup de ses contemporains soixante-huitards, ce qui le faisait au passage être particulièrement apprécié de certains d’entre eux pour sa radicalité qui n’avait rien d’idéologique, mais par véritable maladie de l’esprit, radicalité constitutive et pathologique que ses parents lui ont transmise, surtout sa mère en le mettant petit enfant sur un piédestal de perfection : un costume prestigieux dans lequel il s’est vu comme Narcisse dans le reflet de son image idéale, en décalage total avec la réalité de sa vie de nuisance et de médiocrité.

Petit j’ai malheureusement assisté aux violences physiques, aux crachats au visage, aux menaces, aux insultes, et surtout aux propos quasi quotidiens destinés à rabaisser et humilier, bref au comportement intolérable de mon père vis-à-vis de ma mère, pire encore j’ai fini par en éprouver une excitation malsaine, était-ce de ma faute ? Non c’était la réalité que mon corps d’enfant me faisait subir : une certaine joie malsaine et cruelle au spectacle de la violence gratuite et répétée, physique ou verbale. Si ma mère avait eu le courage de porter plainte, la justice aurait peut-être pu ordonner un éloignement temporaire de mon père, ce qui aurait sans doute eu pour effet de le faire réfléchir et de tempérer sa violence… Mais elle ne l’a jamais eu malgré sa rancœur, ses plaintes et ses pleurs, elle préférait tout garder pour elle, ne rien laisser paraître de sa faiblesse face au mâle (mâle-faisant) par orgueil, et me faire porter le poids de son absence d’affects pour se blinder : ce qui constitue la monstruosité de ma mère à mon égard !

Il était pervers par frustration de subir un décalage abyssal entre son « moi idéal » transmis par sa mère, et la réalité décevante de son vécu non conforme à toutes les attentes qu’il y mettait.

Tel est avec le recul ma faute impardonnable de l’avoir cru dans son délire mégalomane de toute puissance en décalage avec la réalité sordide et dégradante qu’il nous faisait endurer, du point de vue particulier de la relation à ma mère dont je ne mesurais pas le statut de victime bafouée (ce qu’elle me reprocha sans doute toujours, mais qu’y pouvais-je avec ma condition de nourrisson puis de petit enfant caractérisée par un besoin de protection !), et donc plus généralement du point de vue de ma survie psychique (puisque je me retrouvais privé de toute forme d’attention de la part de ma mère), mais faute me caractérisant qui est aussi celle de toutes les victimes abusées.

Enfin alors que le rôle de ma mère aurait dû être de me protéger de ce pervers malfaisant que l’on peut difficilement qualifier de père, elle ne pensa qu’à se protéger égoïstement et m’en voulu de ne pas l’avoir approuvée.

Et last but not least avec le recul de toutes les exactions morales commises par son fils, dont ma grand-mère paternelle m’avoua lors d’une conversation avoir réalisé qu’il se comportait effectivement en toute circonstance comme un monstre en le qualifiant directement ainsi (de monstre !), ma grand-mère sous-entendait dans ce qui dans mon souvenir constitue la dernière conversation que j’ai eu avec elle avant son AVC, que j’aurais dû être ce fils qu’elle avait désiré avoir idéalement parce que j’étais tout comme elle un modèle de victime abusée, caractérisée par la faute de s’être rendue complice de son bourreau mais malgré elle, ce qui l’innocente en même temps par définition des méfaits commis par ce dernier. Cependant il était bien trop tard pour nous deux malheureusement, de s’apercevoir que nous avions ce point commun et que mon père à l’instar de toute une génération de baby-boomers avait été « parricide », « matricide » et « infanticide », mais pour ce qui le concerne : constitutivement et pathologiquement et non symboliquement et par transgression idéologique…

Cependant j’ai toujours été ce fils dont ma mère n’a jamais voulu et a toujours rejeté, alors que pour mon père je constituais l’alibi pour commettre ses méfaits, son complice malgré moi lorsque j’étais enfant ou encore son rival qu’il désirait détruire lorsque je fus adolescent (puisqu’il est toujours resté même adulte, très polymorphe comme tout pervers), et qui pour cette raison suscitait une forme de pitié instinctive et salvatrice pour moi chez mes deux grand-mères.

On n’a toujours pu survivre en présence de mon père qu’en s’en faisant le complice, y compris des pulsions meurtrières ou sexuelles exercées contre soi, lorsque je devins inutile dans cette voie qu’il s’était choisi il me rejeta comme un élément étranger et hostile en 1987. Il m’expliqua plus tard en 1996 avec une vive émotion qu’il qualifia d’impression d’« inquiétante étrangeté », une des seules fois où je l’ai revu lors d’un séjour chez lui en Martinique à l’occasion du décès de ma grand-mère donc de sa mère, le malaise qu’il ressentait en ma présence : puisqu’il avait toujours systématiquement détruit au plus profond de moi ce qui faisait ma personnalité et le lien de confiance qui aurait pu nous unir, il était effectivement impossible qu’il y reconnaisse quelque chose de sympathique et familier !

Robert B. m’accuse de « très gros mensonges » au début de ce texte avec la volonté de lui faire du mal. Pourtant comme j’avais été convoqué par la gendarmerie fin 2017 puisqu’il avait porté plainte contre moi depuis 2015 (à cause de textes diffusés sur internet), j’ai fait état des attouchements sexuels dont il s’était rendu coupable au gendarme chargé d’instruire mon dossier, mais ce dernier m’a expliqué que puisque les faits remontaient au début des années 80, ils étaient prescrits.

Sans même évoquer cette anecdote, pensez-vous réellement que si mon père n’avait absolument rien à se reprocher, il aurait refusé de me voir après que j’ai eu 19 ans et que plus tard il n’aurait jamais envisagé de rencontrer ses petites-filles, mes filles, qui ont respectivement 18, 13 et 11 ans et sa belle-fille, ma femme, qu’il n’a jamais vues et ne verra sans doute jamais ? S’il ne s’était pas comporté comme un criminel avec moi durant toute mon enfance et mon adolescence, avec des passages à l’acte pulsionnels relevant du désir de meurtre ou de viol, aurait-il agit tout ce temps ainsi et encore aujourd’hui en refusant toute relation depuis maintenant 32 ans ?

J’étais l’alibi, son complice et sa victime pour que lui-même puisse soutirer du fric auprès de sa belle-famille, les parents de ma mère, grâce auxquels il a pu acheter toutes ses voitures et ses maisons, et sans lesquels il n’aurait jamais pu mettre le pied à l’étrier de l’accession à la propriété, qui lui a permis plus tard d’assouvir tous ses caprices de voyages et même d’installation à travers le monde, aux Antilles puis au Costa Rica et aujourd’hui au Portugal.

Sans l’once d’une reconnaissance ou d’une quelconque dette à devoir s’acquitter, Robert B. refuse de nous voir ma famille et moi (qui est aussi sa famille) parce que cela lui renverrait une image négative de lui-même, avec le souvenir douloureux de ses passages à l’acte pulsionnels d’une extrême gravité et violence que certainement il cherche à chasser de sa conscience ; disons de sa mémoire : car comme tout pervers psychopathe il n’a aucune conscience morale et aucun surmoi, mais juste un vernis qui sert à donner le change aux gens dont il veut faire ses « amis » et qui le connaissent mal.

Dernière caractéristique de notre époque libérale-libertaire, faussement libertaire (l’alibi pour diviser) et hautement libérale et nihiliste, il n’y a plus de responsables, mais des fautifs à un plus ou moins haut degré et surtout des victimes en pagaille, et souvent les deux ensemble. Généralement plus personne ne veut se reconnaître coupable mais uniquement victime, ce que me reproche d’ailleurs mon père en introduction de ce texte mais sans y apporter de solution, si ce n’est dans son cas se complaire dans un comportement pervers et totalement irresponsable assez dans l’air du temps et malheureusement conforme aux valeurs néolibérales, qui lui apporte la satisfaction de se sentir ni coupable ni victime, en détruisant autrui et en le niant.

En réalité la nature profonde de l’Homme en fait un coupable par essence, puisqu’il est destructeur au plus profond de lui-même malgré son éventuelle bonne foi, comme nous le montre l’histoire du XXème siècle très largement sécularisée et marquée par les guerres mondiales et les génocides (malgré lui ?), et l’actualité caractérisée par la destruction du climat, de l’environnement et des espèces animales et végétales (malgré lui ?), d’où la bonne intuition du christianisme qui avait vocation à faire société et produire de la responsabilité…

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