vendredi 11 février 2022

Colette B. véritable manipulatrice, dissimulatrice, narcissique et castratrice

 

La classe des rusés (économique, politique) admet le frein de la loi mais pour les autres, il y a effectivement la racaille qui ne la reconnaît ni pour elle ni pour les autres, et il y a la grande majorité des gens qui se l’applique à eux-mêmes. La première des lois morales est que ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui. On voit bien que les dirigeants économiques, les politiques qui s’alignent de plus en plus sur les acteurs économiques, et même les gens ordinaires sur qui déteignent de telles pratiques, respectent de moins en moins les lois civiques élémentaires et s’en plaignent quand c’est à leurs dépens. Cela remonte à la conception du libéralisme tel que défini par Mandeville : le vice privé fait la vertu publique, le mal de chacun se transforme en bien public. Même dans l’individualisme freudien, pour aller mieux et sortir de sa névrose on peut s’autoriser quelques libertés sur autrui éventuellement avec l’assentiment du soignant… Mandeville était déjà un psy bien avant Freud qui avait découvert la puissance de l’inconscient chez les gens, menant un combat d’émancipation au surmoi et aux règlements austères de la morale ; sa conception du libéralisme avait vocation à enrichir la société et en même temps à soigner les individus qui la composent en les émancipant d’un carcan moral contraignant. Toutes ces choses-là sont admises par le bon sens aujourd’hui.

Mais Mandeville dépasse Freud sur certains points, notamment sur la question de la perversion. Perversion qui est l’apanage de la classe des rusés amenés à diriger les hommes par le bout de leurs pulsions (héritage hédoniste de Mai 68, publicité, propagande libertaire). Perversion qui est la caractéristique psychologique des grands capitalistes actuels et sans laquelle le libéralisme ne se fût jamais développé, et laquelle déteint de plus en plus sur la classe politique dans sa façon de gérer un pays comme une start-up. En fait, le génie de Mandeville est non seulement de découvrir l’inconscient psychique, d’en tirer des perspectives thérapeutiques individuelles, mais surtout de lui donner une extension politique qu’il voulait émancipatrice. Mandeville s’est posé une question dont Freud n’a jamais voulu entendre parler. On pourrait la formuler ainsi : pourquoi, si on peut libérer les patients individuellement, ne pourrait-on envisager de les libérer collectivement et d’enrichir la société par ce biais ?

Quoi de plus sot, barbant et vide que ces commandements qui nous invitent à ne pas empiéter sur la liberté d’autrui, ou à l’aimer comme soi-même, c’est non conforme à la nature humaine nous disent les libéraux ! Mais c’est aussi un paradoxe dont les gens souffrent : la plupart des gens admettent désormais avec la meilleure foi du monde que les principes qui conditionnent leur propre action ne sont pas civiques mais sont purement égoïstes et vénaux voire inconscients, c’est ce que nous a révélé le libéralisme qui postule un égoïsme rationnel, la libération de nos instincts les plus inconscients par le réveil de désirs reptiliens déployé par la publicité, et la liberté totale du marché pour y pourvoir ; et en même temps se plaignent de la perte des valeurs morales et du sens civique.

D’où l’importance faramineuse de la question de l’argent pour nos contemporains afin d’accéder à la réalisation du désir, qui souvent n’est pas une nécessité ou mieux un plaisir mais une simple gratification narcissique ; peu importent les conséquences sur autrui ou sa propre progéniture ! Je ne suis pas un Tartuffe, j’admets moi-même ces choses-là et les assume, comme par exemple de vivre dans une cité perverse. Outre cette généralisation des comportement pervers chez nos contemporains, le monde est défiguré par la Technique, qui est un mode de dévoilement constituant une provocation, par laquelle la nature est mise en demeure (comme une sommation avant de tirer) de livrer une énergie qui puisse comme telle être extraite et accumulée. Cette défiguration est de plus en plus criante alors même que la planète montre des signes d’épuisement par le biais du réchauffement et de la montée des eaux, mais pas seulement ; déjà ce flot continu de bagnoles dans les villes constitue une pollution sonore et visuelle, ainsi que ces zones industrielles ou commerciales aux périphéries urbaines. Un phénomène comme la joie de vivre a totalement déserté nos contrées pour être remplacée par de l’indifférence absolue, ou des comportements inciviques voire franchement violents. Je parlerais d’une dégradation de l’intelligence à partir du moment où le progrès nous inonde de numérique et nous impose par ailleurs un rythme qui n’a plus rien d’humain. On pourrait dire que l’intelligence a atteint un optimum il y a peu pour un maximum de gens en Occident (les Trente Glorieuse : le triomphe du modèle occidental), avant les conditions de vie n’étaient pas décentes, après elles risquent de ne plus l’être. C’est la tradition familiale qui aurait pu me sauver, mais elle n’a pas été assez forte face au comportement délétère et destructeur de mes deux parents (mélange de modernisme techniciste et de perversion libertaire) ; et c’est même la tradition voire la religion qui pourrait encore sauver le monde !

C’est le thème de l’autonomie de la technique : les choses sont libres, c’est l’homme qui ne l’est plus aliéné en partie qu’il est par les choses qu’il a créées. La technique n’est pas neutre, elle est contraignante, elle a sa volonté propre. Le paradoxe est qu’il s’agissait de se rendre comme maître et possesseur de la nature par la technique, et que nous ne maîtrisons pas tous ses effets et lui sommes même aliénés sur bien des aspects. Avant c’était la nature qui était aliénante, désormais ce sont les choses que nous avons créées pour la maîtriser ; nous nous sommes rendus maître et possesseur de la nature mais pas des choses que nous créons par la technique pour nous en rendre maître. En réalité si une machine pouvait accéder à la conscience comme une IA, alors elle seule serait libre, et toutes les autres celles de tous les humains qui composent la planète, seraient aliénées. Et si le but ultime de la technique n’était pas de créer cette chose qui nous rendra tous définitivement et totalement aliénés ? En réalité le transhumanisme plaide pour un totalitarisme à venir.

La raison, la science, la technique ont aussi permis la fabrication de cadavres en masse dans les camps d’extermination. Tout ne dépend pas seulement de dans quelles mains on met ces outils, de gentils démocrates ou de méchants fascistes ; vous allez me dire la démocratie ne permettrait jamais de tels excès ! La démocratie fait aussi des victimes en masse fruits des crises économiques, cela ne peut générer que de la colère et on en récolte généralement les raisins, qui ensuite peut entraîner des bouleversements de régime. Le sacrifice des chômeurs, l’esclavage salarié, la rigueur et la sévérité du droit sont consubstantiels des démocraties, les dérapages qu’elles suscitent leur sont donc aussi consubstantiels comme le mouvement des gilets jaunes, le complotisme qui souvent est assez pertinent au fond, ou comme le passage à des régimes plus autoritaires. Ce qui est sous-jacent c’est l’arraisonnement du monde par la Technique, qui entraîne une défiguration du monde ayant des effets sur la vie intime de chacun par-delà le mode de régime politique. Bref le monde moderne est pris de folie depuis 1789 et la révolution des Bourgeois, jamais on n’avait vu de tels dérèglements quand le monde était encore sous l’emprise de la tradition et de l’aristocratie. Citez-moi une seule guerre qui ait fait 80 millions de morts en 6 ans comme la seconde guerre mondiale ? Ce n’est pas la bienveillance non plus qui anime les grands prédateurs économiques, les grands patrons, et sans eux et leur bourgeoisie servile et perverse, l’arraisonnement du monde qui est un projet cartésien aurait pu être mieux encadré par la tradition et moins radical.

Ne pensez pas que les « braves gens » soient de même type de tout temps. La thèse si subversive de Mandeville ? « Il faut confier le destin du monde aux pervers. » La preuve nous avons élu Macron en France ! Oui mais à la différence des boomers les générations suivantes n’ont pas de responsabilités dans cet état de fait. C’est l’irresponsabilité des boomers qui avaient toutes les cartes en main qui nous a mené là où nous en sommes…

Pour ma toute petite enfance, je crois malheureusement que c’est un peu plus pathologique qu’une mère qui refuse d’être sacrificielle pour être individualiste. La sensation très forte d’abandon total et de désinvestissement affectif absolu de la part de ma mère, remonte à la toute petite enfance et à mes premières impressions, qui ne sont que des souvenirs malheureux d’humiliation exercés par ma mère à mon encontre. Parallèlement je me souviens des crises de violence de mon père exercées contre ma mère ou moi. Un œuf que j’avais eu le malheur de casser et je me suis pris une tarte… et d’autres souvenirs du même genre ; parfois cependant des crises d’euphorie et d’enthousiasme de mon père où il fallait que je partage son euphorie sur commande, c’était tout aussi désagréable car ça n’incitait pas à l’autonomie du désir.

Le philosophe Lévinas parle souvent du visage et que cela peut structurer beaucoup de choses dans la relation à autrui, je rajouterais surtout dans l’esprit d’un enfant. Le visage de mes parents était toujours fermé et dur. Je ne me souviens d’aucun sourire mais d’une grimace perpétuelle de dégoût sur le visage de ma mère ; ni de manifestations d’affection mais seulement de rejet… sauf devant leurs amis ou la famille, tout naturellement ils devenaient soudain souriants et affectueux avec moi, d’une grande complicité !

Dans le temps de l’après-coup, ma mère m’a expliqué que son désinvestissement était dû à sa relation à mon père qui la persécutait selon elle, la brimant, l’empêchant de m’investir. Lui dit que c’est n’importe quoi, qu’elle invente, qu’elle est folle de toute façon, incapable du moindre investissement affectif à l’égard de quiconque, calculatrice et manipulatrice. Toujours est-il qu’incapables tous deux de s’occuper de moi et de m’apporter la moindre attention, ils me confièrent bien souvent et durant de très longues périodes, plutôt bénéfiques d’ailleurs, à la garde de mes grands-parents maternels ou paternels. Je me souviens d’une des premiers propos que j’ai tenu à ma mère après une longue période passée chez mes grands-parents : « j’ai l’impression que vous êtes deux monstres déguisés en mes parent » ; et ma mère de me répondre sans vraiment que cela me rassure : « oh mais tu sais ma biche, c’est parfaitement normal. » Elle m’appelait « ma biche » ! Les mots étaient si distordus avec la réalité que cela me choquait.

Mes parents se sont manifestement rendu compte très tôt que leur relation était une erreur, et concernant ma mère, qu’elle ne m’avait pas désiré et que mon père l’y avait forcé. C’est ce que se sont tués à me répéter certains membres de ma famille du côté de ma mère, et très tardivement. Mais pas ses parents bien sûr qui n’ont jamais été mis au courant, ça n’aurait pas été « politiquement correct », ni très astucieux pour quelqu’un qui comptait en obtenir le maximum de fric en offrant l’apparence d’une mère digne et aimante. En réalité elle ne m’a jamais emmené en vacances avec elle, de ma petite enfance à l’âge adulte, disons pratiquement jamais – sauf quand elle était encore en couple avec mon père jusqu’à l’âge d’environ 8 ans. Alors qu’elle a dû faire le tour du monde, visitant des dizaines de pays tout autour du monde, me faisant saliver quand elle rentrait en évoquant ses souvenirs et ses amants.

Je crois que la psychanalyse qu’elle a commencé à entreprendre à partir de la séparation d’avec mon père, avant de devenir elle-même psychanalyste, l’a juste aidé à accomplir son deuil de son unique fils. Quand j’ai eu 15 ans j’ai fait une tentative de suicide parce que je ressentais cela, le deuil était consommé, ma mère n’a entrepris aucune démarche auprès de ses amis psys pour tenter de me venir en aide. Pour elle j’étais déjà « mort » avec la bénédiction de la psychanalyse ; merci docteur Freud pour votre héritage, d’avoir pu aider des femmes à se remettre du traumatisme que constitue le fait de protéger et d’apporter des soins à leurs enfants !

Non c’est vraiment pathologique. Mais bon, je sais que ce n’est pas de sa faute, qu’il y a des raisons qui remontent à sa petite enfance, à ses phobies et à ses craintes ; ma mère a toujours été phobique de la protection qu’elle aurait dû m’apporter, elle réagissait par une moue de dégoût profonde à l’idée de devoir me protéger. Je suis matérialiste et je ne crois pas au libre-arbitre. Je sais que détester ainsi sa mère c’est répugnant pour un esprit sain. Alors pourquoi je l’exhibe ? Parce que précisément c’est répugnant et l’on exhibe toujours ce qui est répugnant. Ce qui est de l’ordre du désir réciproque on ne l’exhibe pas, on le dévoile. L’exhibition est de l’ordre de l’obscène. Quant à la Technique elle ne dévoile ni n’exhibe, elle provoque la nature pour en tirer le maximum d’énergie et de ressources, donc de profit.

Voilà j’ai bien compris que je ne faisais partie d’aucune caste, ma mère me l’a fait bien assez tôt comprendre, elle qui a réussi à s’extraire de son milieu provincial, archaïque et paysan même, pour se hisser au niveau de la bonne bourgeoisie parisienne que l’on dirait aujourd’hui bobo à une époque où les portes étaient moins fermées – les Trente Glorieuses.

Dans un milieu où l’argent compte beaucoup, elle a profité de l’élan de mai 68 et de la générosité désintéressée de ses parents liée très fortement à des traditions familiales rattachées au sacrifice et à la transmission de valeurs judéo-chrétiennes, pour se faire une petite place au soleil. Elle a ensuite détruit narcissiquement et sans vergogne ma famille, estimant qu’elle était minable et peu digne d’intérêt.

Je ne suis qu’un petit instit qui se sent rabaissé par sa fonction, et elle ne fut guère beaucoup mieux professionnellement, juste psychologue ; mais le prestige de ses amis psychiatres imbus d’eux-mêmes et de leur réussite professionnelle lui faisait croire qu’elle naviguait dans les mêmes eaux qu’eux.

C’est vrai que je ne rêve que de la faire tomber de son piédestal, en raison de son comportement odieux et puant. J’ai conscience qu’un tel rêve est obscène.

Il y avait juste une petite maison familiale à Quiberon dont ma famille pouvait profiter, ça tournait cahin-caha, mais elle a préféré la vendre pour augmenter son train de vie alors qu’elle a 75 ans. Je pensais qu’en vieillissant elle pourrait se faire un peu plus modeste, qu’elle pourrait enfin mettre entre parenthèses son ego surdimensionnée par rapport à sa taille – pourquoi tous les tyrans sont-ils généralement de petite taille ? Et me laisser enfin une place. Mais non, on dirait presque que c’est moi à plus de 50 ans qui lui fais de l’ombre pour qu’elle s’épanouisse.

Mon deuxième couple pris dans cette crise a explosé ; le premier elle l’avait déjà fait exploser en raison de son mépris pour ma première femme – alors que c’était elle qui me l’avait fait rencontrer ! Je suis sous l’emprise de cette femme vénale ayant des traits de caractère diaboliques, prête à sacrifier toute sa famille ; je n’arrive pas à me débarrasser de ses mauvaises ondes, elle est un Rastignac au féminin avec les sentiments « maternels » d’un Thénardier.

D’un point de vue purement matériel, sa victoire est totale ; elle a un appartement haussmannien à Paris qui vaut plus d’un million d’euros et une petite villa en Guadeloupe où elle continue à avoir des amants antillais. Mais peu importe la morale, les valeurs judéo-chrétiennes, je sais bien que nous sommes par-delà bien et mal ! Pour l’anecdote, elle a vendu la maison de Quiberon ce qui lui a rapportée environ 170 000 euros, et elle touche une retraite confortable de 3000 euros soit sensiblement plus que mon salaire actuel – dans le milieu qu’elle fréquente c’est une toute petite retraite. Cerise sur le gâteau : elle est très sociable et elle a toujours le beau rôle auprès de ses amis et même de la famille, voire de ma famille, mes propres filles. Je suis le mouton noir, le vilain petit canard, je suis pour mes filles un très mauvais modèle, je dégage une image qui n’est pas saine.

Moi j’ai absolument tout perdu et j’ai même encore des dettes, mon couple, ma maison, qui est vendue, je suis sans le sou en attendant une décision de la commission disciplinaire de l’Éducation Nationale parce que je viens de faire de la prison.

Je n’avais même pas violenté ma femme, mais elle était à bout de nerf à cause de l’état de crise permanente dans lequel me plonge la relation avec ma mère même quand elle est absente, elle a demandé le divorce. Je crois que mon père ayant compris depuis longtemps que cette femme était irrécupérable et à moitié folle a décidé de tirer un trait définitif sur elle et son fils c’est-à-dire moi, je n’ai plus eu de ses nouvelles après mes 19 ans – sauf une fois à l’occasion du décès de sa mère.

Il faut dire que dans son genre il était aussi assez particulier, en bon pervers il jouait toujours avec les limites de la loi sans jamais trop les dépasser ; mais au moins il a réussi à faire perdurer sa famille et à transmettre un héritage. Je ne sais pas quelle était la part de vérité et de mensonge dans les propos de ma mère qui étaient toujours destinés à rabaisser mon père, et plus généralement le patriarcat blanc. Ma mère n’a absolument aucune générosité, rien, je crois qu’elle est plus proche du reptile que du singe. C’EST L’ANTI-MÈRE JUIVE !

Mon père avait essayé de partager quelques trucs avec moi, comme des vacances en commun. Cependant il avait été amené à me faire côtoyer une famille de pédophiles incestueux – qui pratiquaient le nudisme voire l’exhibitionnisme et l’amour en famille, où je m’entendais bien avec les deux enfants et la mère ; ce qu’il n’était pas fondamentalement lui-même mais en avait juste des pulsions. La mère (Martine D.) était très protectrice avec moi, bien plus que la mienne, mon père filait doux, et c’était en réalité le père et la belle-mère que j’ai rarement vus qui étaient deux beaux spécimens de pédophiles incestueux très bien insérés dans la société, un peu comme O. Duhamel.

Je crois que les gens qui ont du fric, comme ma mère, s’ennuient tellement que leur passe-temps favori est de pourrir la vie des gens plus humbles, comme son fils, car ils savent qu’ils vont mourir eux aussi et ne le supportent pas.

Vous êtes donc collectivement responsables du désastre, vous boomers qui avaient participé à ça ! Et mériteriez un juste châtiment, un procès, comme les dignitaires nazis à Nuremberg ! Les nazis étaient généralement de bons pères de famille mais ils étaient criminels avec tout ce qui représente l’altérité ; les boomers (ceux qui ont participé à ça) c’est à peu près tout le contraire mais en étant tout aussi criminels. Vous êtes surtout responsables de ne pas avoir assumé les actes de votre jeunesse et de les avoir refoulés comme vous avez refoulé vos propres enfants, dans l’oubli. Vous étiez vaguement existentialistes sartriens dans l’air du temps mais sans vouloir en assumer les responsabilités qui en incombent ; et là je parle de ma mère autant que de mon père. Le reproche que je fais à cette génération est de ne pas avoir réfléchi aux moyens de transmettre le monde tel qu’elle l’avait trouvé à ses descendants. Elle s’est globalement comportée de façon légère comme si « après elle le déluge ! ». Mes deux parents étant des cas particuliers et pathologiques j’en ai bien conscience. Mais ce monde enchanté et « libéré » des années 70 ne pouvait pas tenir, parce qu’au fond la transmission ne se fait qu’au sein de la tradition et non dans la contestation permanente pour de nouveaux droits. C’est aussi pourquoi je suis très inquiet pour ce qui concerne notre présent et notre futur pour l’équilibre psychique des enfants et leur épanouissement : wokisme, déconstruction… comment transmettre dans un tel champ de ruine !

Mes grands-parents bretons étaient plus proches culturellement d’un de leurs ancêtres mille ans en arrière que de moi, la grande cassure avec la tradition s’est faite avec la génération de ma mère : perte des racines, de la langue surtout – j’ai connu une vieille dans les années 70 qui ne parlait pas le français dans le petit village de mes grands-parents, Saint-Caradec-Trégomel. C’est sans doute un peu plus criant en Bretagne qu’ailleurs, région souvent considérée comme arriérée par les progressistes, où le taux de suicide est le plus élevé de France – lié au traumatisme du déracinement brutal ; hier par les révolutionnaires de 1789, où les gens ne se sont embourgeoisés que très tardivement dans l’après-guerre – durant les Trente Glorieuses.

La bourgeoisie cette sinistre engeance s’est rendue coupable d’avoir aboli la continuité du temps représentée par la tradition s’exprimant grâce à l’Église catholique et l’aristocratie, par un acte d’une extrême violence symbolique en coupant la tête du roi. Cet acte fondateur pèse comme une malédiction sur tout le monde moderne, elle oblige chaque génération si elle veut « s’émanciper » à « couper la tête » de la précédente. Mai 68 fut à cet égard une réussite, mais comme toute époque est vouée à être dépassée, on ne peut s’en émanciper que de deux façons : soit désormais à notre tour par la réaction (cf. Zemmour) et voilà pourquoi certains jeunes d’aujourd’hui paraissent si vieux aux yeux de leurs aînés ; soit par une surenchère absurde de progressisme qui rend l’époque encore plus laide. En réalité mai 68 et la génération des boomers sont des avatars, l’acte fondateur est 1789, rendant problématique l’idée même de transmission au sein des classes populaires – car on sait bien que le propre de la bourgeoisie est de pouvoir s’adapter à tous les changements. Mai 68 n’a fait que rendre encore plus problématique cette question, en popularisant l’état d’esprit de 1789 n’étant jusque-là réservé qu’à une petite élite bourgeoise avide de sensations et de pouvoir. Les générations ne se suivent plus dans la continuité par la transmission mais par un acte à chaque fois répété d’émancipation et de meurtre symbolique par rapport à la précédente. J’ai fait moi-même 6 mois de prison et suis actuellement SDF, directement à cause des idées féministes qui ont décrété que l’homme blanc était devenu globalement un dangereux prédateur qu’il fallait condamner. Il y a là une force des préjugés nouvellement acquise qui empoisonne absolument toute la chaîne judiciaire du plus simple gendarme au plus haut procureur, sans que l’on vous demande votre avis, on vous passe juste les menottes en faisant les gros yeux. On conjure aujourd’hui les femmes, assez insidieusement, de s’émanciper de leurs maris toxiques par définition parce qu’ils n’ont pas voulu renoncer à leur genre ; c’est une idée typiquement progressiste. La bourgeoisie progressiste que l’on dit aujourd’hui bobo des grandes métropoles a réussi à diluer chez ma femme, l’idée même de bon sens populaire et de décence commune.


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